dimanche 13 avril 2008

Journal de lecture
Roman jeunesse


Titre : Arrête deux minutes!
Auteur : Geneviève Piché
Illustration : Gaëtan Picard
Édition : Pierre Tisseyre
Collection : Sésame ; 57
ISBN : 2-89051-869-8


Résumé :
«Arrête deux minutes!» est un roman jeunesse très représentatif de la vie de plusieurs enfants dans notre société actuelle. L’histoire est celle d’un jeune garçon d’environ neuf ans prénommé Frédérick. Ce personnage ne tient pas en place. Autant à l’école qu’à la maison, il s’attire beaucoup d’ennuis. Surtout lorsqu’il se retrouve dans la classe de sa pire ennemie, Aurélie. Malheureusement, Frédérick a également une faible estime en lui. Il se fait constamment réprimander, ce qui l’amène à penser qu’il n’est qu’un bon à rien. Se fera-t-il renvoyer de l’école? C’est ce que vous verrez lorsque vous le lirez…

Ce que j’ai lu…
Trouble de comportement
« À l’école, je ne reste pas en place. Je tombe en bas de ma chaise, je lance mes gommes à effacer, je déchire mes cahiers et je casse mes crayons. Il n’y a que lorsque je dessine que j’arrive à demeurer assis plus de deux minutes. Alors je gribouille sur tout ce qui me tombe sous la main : mes souliers, mes livres ou mon pupitre. J’invente d’horribles tatouages sur mes bras avec mes crayons feutres. L’an dernier, la prof n’arrêtait pas de crier après moi. Elle disait que je dérangeais trop mes voisins. Elle a finalement mis mon pupitre dans le corridor.» p. 10-11

Culpabilité envers ce qu’il fait subir aux autres
«Souvent Josée (sa nouvelle enseignante) vient jusqu’à mon pupitre répéter la consigne. Juste pour moi. Je ne sais pas combien de temps ça va durer. Bientôt, elle va se rendre compte que je suis un bon à rien. J’ai peur qu’alors elle aussi ne veuille un jour plus de moi dans la classe.» p.13


Ce que j’ai compris…
En lisant ce roman, cela m’a fait prendre conscience qu’en tant que future enseignante, nous avons tous un jour ou l’autre rencontré au moins un élève avec un trouble de comportement. Pour ma part, cela c’est produit lors de mon 2e stage, en 4e année dans une école primaire. L’élève était tellement dérangeant que son enseignante avait adopté la tolérance zéro, c'est-à-dire qu’aussitôt qu’il dérangeait le groupe il devait se rendre au bureau de la technicienne en éducation spécialisé. La lecture de ce livre m’a fait prendre conscience que le comportement des élèves est quelquefois plus fort qu’eux-mêmes et est peut-être causé par un problème de santé. Les enfants ayant un trouble de déficit d’attention avec hyperactivité sont des personnes dont l’activité motrice est augmentée et désordonnée souvent accompagnée d’impulsivité, de réactions agressives et de manque de concentration qui perturbent leur efficience scolaire. La réaction que nous avons vis-à-vis les actions qu’ils posent peut grandement influencer leur estime personnel. Nous devons en être conscients.

Ce que j’ai aimé…
J’ai aimé pouvoir ressentir ce qu’un élève atteint de ce trouble peut vivre dans la vie de tous les jours. Souvent, en tant qu’enseignante, nous voulons une classe composée d’élèves parfaits qui écoutent et travaillent lorsque c’est le temps. Malheureusement ou heureusement, c’est rarement ce qui se produit et nous devons trouver des moyens d’aller chercher l’attention de ces élèves et tenter de sensibiliser les autres élèves du groupe. C’est un beau défi à relever. Le ministère de l’éducation du Québec définit l’élève ayant des troubles de conduite ou de comportement comme celui ou celle dont l’évaluation psychosociale, réalisée en collaboration par un personnel qualifié et par les personnes concernées, avec des techniques d’observation ou d’analyse systématique, révèle un déficit important de la capacité d’adaptation se manifestant par des difficultés significatives d’interaction avec un ou plusieurs éléments de l’environnement scolaire, social et familial. Le ministère de l’éducation classe les comportements selon leur caractère surréactif (comme l’hyperactivité) ou sous-réactif. Les difficultés d’interactions, considérées comme significatives, sont celles qui nuisent au développement du jeune en cause, ou à celui des autres, malgré les mesures d’encadrement habituelles prises à son endroit.

Alors le TDAH inclut un ensemble de symptômes persistants comme un manque de concentration, une bougeotte continuelle, de l’impulsivité, de l’irritabilité, un manque d’autonomie et de sociabilité. Pour ces raisons, les enfants hyperactifs sont rejetés par les autres et accumulent du retard dans les apprentissages, retard qui s’aggrave à l’école.

Selon les critères du DMS-IV les enfants qui seront diagnostiqués ayant un trouble d’attention doivent avoir eu au moins six des symptômes suivants pendant une période d’au moins six mois, à un degré significativement mal adapté et inconsistant par rapport au niveau de développement normal d’un enfant :
! Ne fait pas attention aux détails et commet des erreurs grossières dans son travail scolaire ou autres activités ;
! éprouve souvent de la difficulté à maintenir son attention sur un travail ou sur un jeu ;
! a souvent l’air de ne pas écouter ce qu’on lui dit ;
! ne suit pas les instructions reçues et ne complète pas les travaux demandés ;
! a des difficultés à organiser son travail et ses activités ;
! évite souvent, exprime ses réticences ou a de la difficulté à s’engager dans des tâches qui exigent un niveau soutenu d’effort intellectuel, comme les travaux scolaires ;
! perd des objets nécessaires à un travail ;
! est facilement distrait par un stimulus extérieur ;
! oublie souvent des choses lors d’activités quotidiennes.

Les enseignantes sont souvent les mieux placées pour percevoir un trouble d’hyperactivité chez un enfant. En classe, plusieurs manifestations de la part d’un élève hyperactif peuvent être perçues. Premièrement, l’enfant hyperactif a le besoin de toucher à tout. Il peut se lever de sa place plusieurs fois pendant un cours et ce geste risque fortement de déranger la classe. De plus, il a beaucoup de difficulté à manifester du respect pour les règlements d’école. L’enfant hyperactif peut souvent interrompre l’enseignante lorsqu’elle est en train de parler et, très souvent, il bavarde constamment avec les autres élèves. Il peut même être rejeté en raison de son comportement dérangeant. C’est un peu ce qui se produit à l’intérieur de ce roman.


Ce que j’ai le goût de faire…
Lorsque j’aurai un élève qui aura un trouble de comportement dans ma classe, j’essaierai de sensibiliser les autres élèves de classe afin ils puissent bien comprendre la difficulté qu’a cet élève. Évidemment, cette approche serait faite sans pointer aucun élève en particulier. Un bon moyen pour le faire serait peut-être de faire lire ou de lire moi-même ce livre aux élèves du groupe. En ce qui concerne ma propre façon d’agir, je tenterai d’appliquer certaines informations dont j’ai fait la découverte récemment.

Concernant l’environnement scolaire
! J’aurai à installer l’enfant dans une place particulière pour éviter qu’il ne soit soumis à toutes sortes de stimulations extérieures.
! Je devrai établir le déroulement de la journée afin que l’enfant n’ait pas de moments libres.
! Je devrai transmettre les informations de façons variées.
! J’aurai à ajuster la longueur des leçons et des devoirs à la capacité d’attention de l’enfant.
! J’aurai à donner les tâches une à la fois.

Concernant le comportement de l’enfant
! J’aurai à rappeler les règles de fonctionnement de la classe et en donner une liste à l’élève.
! Je devrai punir et récompenser immédiatement en expliquant les raisons.
! Je devrai récompenser pour souligner l’effort et non seulement le résultat.
! Je devrai placer l’élève près de mon bureau.

Concernant la pédagogie
! J’aurai à faire preuve de créativité afin capter l’attention de tous les élèves.
! Je devrai donner des périodes de travail courtes à l’élève.
! Je devrai permettre à l’élève de bouger en classe.
! Je devrai donner des directives simples et claires et m’assurer qu’elles sont entendues.

Nous devons être conscientes, en tant que futures enseignantes, que mieux nous seront informées, mieux nous pourrons gérer les comportements des enfants et pourrons adapter nos attitudes pour aider et favoriser le développement de l’élève.

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